La nature est étrangement faite
Femmes et hommes passent beaucoup de temps à se pomponner,
se raser, s’épiler les poils du torse, des jambes, de l’entre-deux, du maillot,
des aisselles, sans oublier le bec, oreilles, sourcils, le nez, pieds, nombril,
la raie.
Moindres recoins, interstices sont passés à la loupe, à la
cire, au laser
Couper, brûler, labourer, arracher pour paraitre plus lisse,
doux aux reflets
Je n’ai pas ce souci, cette obligation
Rien ne pousse sur mon corps, hormis les cheveux bien
plantés, noirs jais comme mes sourcils. Ils bouclent naturellement, sauvages
ils dévorent mon visage, en effacent les traits.
Ma peau douce et souple sans aucun duvet, rien à couper, ni
arracher, ni brûler. Lisse, douce, légèrement brillante aux reflets.
Un régal sous les aisselles, entre les cuisses, sur les
jambes, même dans le nez.
Vivre dans un corps mixte, double personnalité, aux
fantasmes mélangés serait idéal, à part les sensations qui sont parfois
difficiles à décoder.
Ma part féminine s’exprime autant en rapport mixte, homme
ou femme. Ma partie masculine en fait tout autant
Le basculement sexuel de mon âme ne prévient pas, le ou la
partenaire quelquefois surpris de mes réactions
Je ne confonds pas les couleurs, une altération de certaines
perceptions. Depuis toujours, impossible de faire la différence le chaud et
froid, même leur brûlure en extrême cas.
En Arctique je restais longtemps sur les ponts extérieurs,
glacés par les vents et conditions polaires. Le givre se formait sur mes
objectifs, ou le bout de mon nez, pourtant je ne bougeais pas, ne ressentais
cette morsure du froid
Ressenti identique avec la flamme, j’ai bien joué avec elle
dans une précédente existence, sans qu’elle ne morde mon épiderme.
Rien n’est parfait