Equipement Chevaux






EQUIPEMENT EQUESTRE DES CHEVALIERS
Parallèlement aux armes, les pièces de harnachement apparaissent donc comme des éléments importants pour identifier le chevalier.
En Catalogne au XIe siècle, les mulets étaient très prisés comme animaux de combat,
Aux XI-XIIe siècles, guerriers et paysans sont étroitement imbriqués dans l'économie rurale, sur laquelle repose le système féodal L'âne, le mulet. le sommier ou le destrier se mêlent tout autant que l'outillage agricole et l'armement. En outre, force est de constater les équivalences morphologiques entre les objets découverts sur des sites de l'An Mil de statuts pourtant différents : pour le matériel équestre.
Les pendants de harnais et les divers rivets et éléments d'appliques complétaient un harnachement à forte valeur esthétique. Le mors, l'étrier, la ferrure à clous et l'éperon qui, bien que faisant parti du costume, constituait une aide précieuse pour le cavalier.
Le mors : un lien majeur entre le chevalier et sa monture
Le mors de filet se compose d'un canon, partie entrant dans la bouche de l'équidé, et de montants. Cette dernière partie est fixée de part et d'autre de la bouche et permet la fixation du bridon et des rênes.
Le mors de bride est plus complexe, il ne fonctionne pas comme le mors de filet, par cation directe sur la bouche, mais par prise en étau de la mâchoire inférieure.
Le mors de bride se compose également d'un canon, de montants (situés de part et d'autre de la tête) et de branchas. Les montants permettent la fixation de la bride, alors que les branches sont actionnées par les rênes et permettent la mise en action du mors.
Au Xe siècle, le mors de bride devient brusquement dominant dans les corpus alors qu'il parait absent de la culture matérielle du haut Moyen Âge. Connu depuis l'Antiquité, on le retrouve sous une morphologie identique au Xe siècle (mors de saint Romain. Côte-d'Or). Les mors des Xe XIIe siècles reprennent le même système de la « gourmette rigide » sur branches articulées. Ce système d'étau permet d'agir sur la mandibule, prise entre le canon du mors et la gourmette rigide (barre transversale située entre les branches).
Ce n'est véritablement qu'à partir de la fin du XIIe siècle que commence à apparaître le mors à gourmette « chaînette ».
La gourmette, en forme de barre cintrée, est alors disposée sous la barbe de l'équidé. avec comme axe de levier le canon du mors. Ce dispositif est encore bien souvent associé à des branches articulées aux montants, avec toutefois l'ajout d'un raidisseur, limitant la course des branches.

Selle et étriers : technique et société
L'étrier, connu dès le IVe siècle en Chine, présent dans le monde germanique à la période mérovingienne et qui semble finalement s'imposer à la période carolingienne même s'il reste encore rare dans les découvertes archéologiques il apparaît de façon récurrente dans les manuscrits carolingiens
L'éperon : technique et esthétique
En usage depuis la plus haute Antiquité, l’éperon facilite l'action de la jambe pour porter en avant l’équidé mais aussi pour le guider.
Les éperons da haut Moyen Âge affichent diverses modifications par rapport aux exemplaires antiques : leurs branches restent droites mais se rallongent, et les fixations sont formées de plaques rivetées. Il semble également que l'emploi d'un seul éperon se limite progressivement à quelques régions d'Europe. L'éperon de la période carolingienne, bien que de forme variée, garde une pointe généralement courte. Aux environs de l'An Mil, on assiste à la diffuser d'un type d'éperon à pointe pyramidale, ou bipyramidale. La tige de quelques exemplaires se rallonge nettement et parait rendre compte d’une équitation plus en lien avec l'usage de l'étrier. Ces éperons à longue tige ne semblent pas présents aux XIIe et XIIIe siècles.
L’éperonnerie évoluant alors plus dans l'ergonomie des branches et dans l'efficacité de la pointe avec une terminaison à molette (étoile métallique tournant sur un axe qui apparaît vers la fin du XIIIe siècle).
Au début du XIIe siècle, les branches vont se courber pour épouser au mieux la morphologie du pied et permettre une plus grande stabilité. Il faudra attendre la fin du Moyen Âge pour retrouver de grandes tiges démesurées.
La longueur des tiges des éperons de l'An Mil comme des éperons du XV' siècle n'est certainement pas uniquement technique mais sans doute aussi esthétique.
Les éperons sont souvent étamés, argentés, dorés ou recouverts de décors damasquinés. Très clairement, l'éperonnerie met donc en avant l'ostentation, ce qui n'est pas surprenant puisque les éperons participent à la symbolique chevaleresque. La littérature médiévale en fait un élément de la panoplie du chevalier, au point qu'il apparaît dans l'adoubement La remise des éperons, le chevalier auquel on chausse l'éperon droit, sont des actes qui signent l'importance symbolique de cet objet, témoin de la domination sociale du Miles par l’équitation.
Sources informations: Archives personnelles, privées, Revue "Histoire et Images Médiévales" thémathique n°07 janvier 2007

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